Le Berlin nazi
« Il y a deux portes d’entrée pour comprendre l’Allemagne d’aujourd’hui : Auschwitz et la Porte de Brandebourg », disait l’ancien ministre des Affaires étrangères et leader écologiste, Joschka Fischer.
Les douze ans de national-socialisme ont été une césure dans l’Histoire de l’humanité et les Allemands ne veulent pas « tourner la page ». La mémoire est plus vivante que jamais à Berlin, ville de mémoire. Cette visite vous permettra de mieux comprendre ce que les nazis ont détruit.

La "Chicago de l'Europe"
Dans les années 20, au temps de la république de Weimar, Berlin était la ville la plus attractive d’Europe et la troisième ville du monde en termes d’habitants. Nulle part au monde, il n’y avait autant de places de théâtre (35.000). Berlin était la grande ville du cinéma avec ses studios à Babelsberg. Tous les artistes arrivaient du monde entier pour s’épanouir ici, dans l’architecture, dans les arts plastiques ou dans la musique.
Une richesse culturelle et industrielle à jamais disparue

En douze années de pouvoir, les Nazis ont ruiné la diversité culturelle et scientifique qui caractérisait le Berlin des années folles. Berlin était la plus grande ville industrielle du continent avec les entreprises les plus prestigieuses (Borsig, Siemens, Allianz). Tout a disparu avec la défaite de 1945. Aujourd’hui, le premier secteur économique, c’est le tourisme.
Je vous expliquerai comment Berlin a voulu redevenir la « Chicago de l’Europe » après la chute du Mur en lançant des projets surdimensionnés qui n’ont jamais permis de renouer avec l’abondance culturelle, scientifique et industrielle des années 20 et 30.




"Germania", symbole de la folie des nazis
Devant la chancellerie actuelle, je vous décrirai avec des photos les plans pharaoniques d’Albert Speer, l’architecte d’Hitler, pour transformer Berlin en « capitale mondiale » (Welthauptstadt Germania). Il a fait raser tout le centre de la ville, l’un des plus beaux quartiers de Berlin. Mais ses projets n’ont jamais vu le jour.
Les morts de l'Armée rouge enterrés au coeur de la capitale

Nous nous rendrons sur l’un des trois mémoriaux soviétiques qui est sorti de terre en octobre 1945. Ce sera l’occasion de rappeler que l’Europe de l’Est a payé le plus lourd tribut à la guerre avec 27 millions de morts.
Un mémorial de la Shoah pour tous les Allemands

Le mémorial de la Shoah est au milieu du parcours. C’est à Berlin que les nazis ont décidé de la « solution finale », lors de la « conférence de Wannsee », pour éliminer physiquement 11 millions de juifs en Europe (ils en tueront 6 millions) d’une manière industrielle. Les grandes familles juives de Berlin qui avaient reconstruit la ville après la guerre de Trente Ans n’ont pas été épargnée par cette barbarie.
Le bunker d'Hitler, détruit mais lieu de visite
Juste à côté, il ne reste plus rien du bunker de Hitler. Mais nous nous rendrons sur les lieux du suicide du Führer, un endroit de légendes sur sa mort. Dynamité par les Soviétiques en 1947, il fut entièrement enseveli lors de la construction d’immeubles neufs en 1988.
Au coeur de la montée du nazisme
Nous parlerons des résistants et résistantes en Allemagne qui étaient très peu nombreux. Rappelons que les conjurés du 20 juillet 1944 qui ont raté leur attentat contre Hitler étaient eux-mêmes des nazis.
En poursuivant notre route vers l’ancienne rue des ministères du pouvoir prussien et du Troisième Reich, la Wilhelmstrasse, nous nous retrouverons devant l’ancienne chancellerie de Hitler dont il ne reste rien. La place Guillaume, qui a également disparu, était l’endroit des grandes manifestations de soutien au Führer. Je vous montrerai des photos de l’Hôtel « Kaiserhof » sur cette place, au lieu du nazisme, remplacée par l’ambassade de Corée du Nord.
Les ministères nazis reconvertis

On s’arrêtera aussi devant l’ancien ministère de la propagande de Joseph Goebbels et l’ancien le siège d’Hermann Göring (ministère de l’Air), actuel ministère fédéral des Finances.
Notre visite s’achèvera devant le centre de documentation consacré aux bourreaux, la « Topographie de la terreur », où se trouvaient l’ancien siège de la Gestapo et la SS. C’est de là que les nazis semaient la terreur dans toute l’Europe. Plus de 7000 élites de la nation, juristes pour la plupart, signaient ici tous les actes de la déportation et les exécutions. Les condamnations de ces « bourreaux administratif » se compte sur les doigts d’une seule main.
Un exode meurtrier
Enfin, nous terminerons notre visite par une discussion devant le musée consacré aux expulsés d’Europe de l’Est (et aux réfugiés en général) pour évoquer les 14 millions d’Allemands qui ont tout perdu en fuyant l’Armée rouge de Staline. Près d’un million mourront sur les routes de l’exil. Les autres trouveront un pays en ruine.

Sites présentés : l’ambassade suisse, la chancellerie, le Palais du Reichstag, le Mémorial soviétique, le Mémorial des Homosexuels assassinés, Mémorial de l’Holocauste, l’emplacement du bunker de Hitler (détruit), Wilhelmstrasse (rue des ministères du Reich), Ministère de la propagande de Goebbels (encore existant), l’ancienne chancellerie du Reich (disparues), Hotel nazi Kaiserhof (détruit), le ministère de l’air de Göring (aujourd’hui ministère fédéral des Finances), la Topographie de la terreur (ancien siège de la Gestapo), le musée des réfugiés (Dokumentationszentrum Flucht, Vertreibung, Versöhnung).
FICHE PRATIQUE
Durée : 3 heures
Distance : 3,4 kilomètres
Point de départ : ambassade suisse.
Point d’arrivée : Topographie de la Terreur.
Rendez-vous : métro Bundestag (ligne U5).