Le Berlin nazi
« Il y a deux portes d’entrée pour comprendre l’Allemagne d’aujourd’hui : Auschwitz et la porte de Brandebourg », disait l’ancien ministre des Affaires étrangères et leader écologiste Joschka Fischer.
Les annés zéros n'ont jamais existé

Les douze ans de national-socialisme ont été une césure dans l’Histoire de l’humanité. La mémoire est plus vivante que jamais à Berlin. Cette visite vous permettra de mieux comprendre ce que les nazis ont détruit. Contrairement à ce qu’on affirmait jusque dans les années 80, l’idéologie et la propagande nazie ont perduré dans les têtes pendant des décennies.
La "Chicago de l'Europe"

Dans les années 20, au temps de la république de Weimar, Berlin était la ville la plus attractive d’Europe et la troisième ville du monde par le nombre d’habitants. Dans les années 1920, à l’époque de la République de Weimar, Berlin était la ville la plus attractive d’Europe. La troisième du monde par le nombre d’habitants. Nulle part ailleurs, on ne comptait autant de salles de théâtre. Berlin régnait sur le cinéma avec les studios de Babelsberg, près de Potsdam. Les artistes affluaient du monde entier pour s’y épanouir — dans l’architecture, les arts plastiques, ou la musique.
Une richesse culturelle et industrielle à jamais disparue

En douze années de pouvoir, les nazis ont anéanti la diversité culturelle et scientifique qui faisait la richesse du Berlin des années folles. À l’époque, la capitale allemande était la plus grande ville industrielle d’Europe, avec des entreprises aussi prestigieuses que Borsig, Siemens ou Allianz. Tout cela s’est effondré avec la défaite de 1945. Aujourd’hui, le tourisme est devenu le premier secteur économique de la ville.
Je vous raconterai comment Berlin a tenté, après la chute du Mur, de redevenir la « Chicago de l’Europe » en lançant des projets pharaoniques. Des ambitions qui, malgré leur ampleur, n’ont jamais permis de retrouver l’effervescence culturelle, scientifique et industrielle des années 1920 et 1930.




"Germania", symbole de la folie des nazis

Devant la chancellerie actuelle, je vous décrirai, photos à l’appui, les plans pharaoniques d’Albert Speer, l’architecte d’Hitler, pour transformer Berlin en « capitale mondiale » (Welthauptstadt Germania). Il a fait raser tout le centre de la ville, l’un des plus beaux quartiers de Berlin. Mais ses projets n’ont jamais vu le jour.
Les morts de l'Armée rouge enterrés au coeur de la capitale

Nous nous rendrons sur mémorial sorti de terre en octobre 1945. Ce sera l’occasion de rappeler que l’empire sovétique a payé le plus lourd tribut à la guerre avec 27 millions de morts.
Un mémorial de la Shoah pour tous les Allemands

C’est à Berlin, lors de la « conférence de Wannsee », que les nazis ont décidé de la « solution finale » : l’extermination industrielle de 11 millions de Juifs en Europe (ils en assassineront six millions). Les grandes familles juives de Berlin, qui avaient contribué à reconstruire la ville après la guerre de Trente Ans, n’ont pas été épargnées par la barbarie.
Le bunker d'Hitler, détruit pour ne pas en faire un lieu de pèlerinage
Juste à côté, il ne reste plus rien du bunker d’Hitler. Mais nous irons tout de même sur les lieux de son suicide, un site entouré de légendes sur sa mort. Dynamité par les Soviétiques en 1947, le bunker a été entièrement rasé lors de la construction d’immeubles en 1988.
Au coeur de la montée du nazisme
Nous parlerons des résistants et résistantes en Allemagne qui étaient très peu nombreux. Rappelons que les conjurés du 20 juillet 1944 qui ont raté leur attentat contre Hitler étaient eux-mêmes des nazis.
En poursuivant notre route vers l’ancienne rue des ministères du pouvoir prussien et du Troisième Reich, la Wilhelmstrasse, nous nous retrouverons devant l’ancienne chancellerie de Hitler dont il ne reste rien. La place Guillaume, qui a également disparu, était l’endroit des grandes manifestations de soutien au Führer. Je vous montrerai des photos de l’Hôtel « Kaiserhof » sur cette place, au lieu du nazisme, remplacée par l’ambassade de Corée du Nord.
Les ministères nazis reconvertis

On s’arrêtera devant l’ancien ministère de la Propagande de Joseph Goebbels, puis devant l’ex-siège d’Hermann Göring, le ministère de l’Air, aujourd’hui occupé par le ministère fédéral des Finances.
La visite s’achèvera devant le centre de documentation consacré aux bourreaux : la Topographie de la Terreur, érigée à l’emplacement même de l’ex-Gestapo.
C’est d’ici que les nazis orchestraient la terreur à l’échelle de l’Europe. Plus de 7 000 cadres du régime, juristes pour la plupart, y paraphaient les ordres de déportation et d’exécution. Les condamnations de ces « bourreaux administratifs » se comptent sur les doigts d’une seule main.
Un exode meurtrier

Enfin, nous terminerons notre visite par une discussion devant le musée consacré aux expulsés d’Europe de l’Est (et aux réfugiés en général) pour évoquer les 14 millions d’Allemands qui ont tout perdu en fuyant l’Armée rouge de Staline. Près d’un million mourront sur les routes de l’exil. Les autres trouveront un pays en ruine.
Sites présentés : l’ambassade suisse, la chancellerie, le Palais du Reichstag, le Mémorial soviétique, le Mémorial des homosexuels assassinés, Mémorial de la Shoah, l’emplacement du bunker de Hitler (détruit), Wilhelmstrasse (rue des ministères du Reich), Ministère de la propagande de Goebbels (encore existant), l’ancienne chancellerie du Reich (disparues), Hotel nazi Kaiserhof (détruit), le ministère de l’air de Göring (Ministère fédéral des Finances), la Topographie de la terreur (Gestapo), le musée des réfugiés (Dokumentationszentrum Flucht, Vertreibung, Versöhnung).
FICHE PRATIQUE
Durée : 3 heures
Distance : 3,4 kilomètres
Point de départ : Ambassade suisse.
Point d’arrivée : Topographie de la Terreur.
Rendez-vous : métro Bundestag (U5).